Déclaration Générale du groupe Cheminots du SLFP à la CPN n° 266 bis du 5 octobre 2015

<i>Filoteo Africano</i>
Filoteo Africano

Monsieur le Président,
La Ministre de tutelle a présenté sa vision stratégique pour le rail belge le 10 juillet à la Commission Infrastructure  de la Chambre; il s’agit bien d’une vision stratégique qui doit être traduite par des propositions concrètes de la part des chemins de fer belges.

Afin de nous positionner sur les intentions réelles de l’entreprise, nous attendions beaucoup de l’audition de nos CEO’s le 16 septembre à la Commission Infrastructure de la Chambre ; cette audition a malheureusement été postposée.

Nous apprenons maintenant qu’elle devrait avoir lieu ce 21 octobre.

Nous espérons enfin d’en connaître davantage sur la vision prospective des 2 CEO’s de notre entreprise pour répondre concrètement à la vision stratégique de la Ministre car actuellement plus rien ne filtre officiellement et les seules informations dont nous disposons sont celles relayées par la presse avec tous les risques de désinformation que cela comporte.

Sans réponses concrètes vous pouvez vous imaginer que l’inquiétude du personnel reste grande et a même tendance à s’amplifier.

Et les questions sont multiples : l’emploi, le statut, le maintien des avantages sociaux, l’avenir de HR –Rail, l’avenir du secteur marchandises, etc.

En matière d’emploi la proposition d’utiliser des étudiants jobistes dans les gares bruxelloises en dehors des périodes scolaires ne va certainement pas dans le bon sens : nous tombons dans un service commercial low cost. A cet égard si effectivement une problématique récurrente est décelée au niveau du personnel des guichets, il faut alors procéder au recrutement statutaire externe ou par voie interne.

Un mauvais signal concerne aussi les facilités de circulation et la diminution de l’accès à la 1ère classe à certaines catégories de personnel : à nouveau une régression dans les avantages sociaux accordés au personnel.

D’autres questions précises restent aussi à quai : qu’en est-il notamment des primes des accompagnateurs et des conducteurs ?
Une belle illustration de ce qui précède est que le futur Protocole d’Accord social n’a toujours pas abouti témoin d’un climat social morose.

L’incertitude étant toujours mauvaise conseillère, nous pouvons craindre que le personnel se démotive et exprime ses craintes de manière plus forte.  
Même si nous estimons qu’une modernisation de notre entreprise est nécessaire pour affronter les défis de demain, elle ne doit pas se faire à n’importe quel prix et certainement pas sur le dos du personnel.

Lors de la dernière Commission Paritaire Nationale du 9 juillet, nous avions évoqué la question des trains de voyageurs sans accompagnateur : une réponse claire ne nous a pas été fournie. Or dans la vision stratégique de la Ministre on parle bien de « one man car » et ce sujet a de nouveau été abordé lors de la campagne d’information sur le RER: nous voudrions connaître la position de la Société à ce sujet.

Pour nous la présence du personnel à bord est et restera indispensable pour des motifs de sécurité, d’information et de rôle commercial.
Ceci nous reporte à la sécurité dans les trains et dans les gares avec notamment l’attentat déjoué à bord du Thalys.
Nous prenons acte avec satisfaction des intentions de la Ministre de vouloir installer des portiques de sécurité dans les gares. Ceci va dans le sens que nous avons toujours défendu à savoir une meilleure sécurité pour les agents et les voyageurs.

Les phénomènes d’insécurité que nous subissons sans parvenir malheureusement à les supprimer nous forcent à penser que les rôles et les prérogatives du personnel concerné (Sécurail et Accompagnateurs par exemple) devraient être repensés.
Concernant le service minimum les 3 propositions faites par la société démontrent par l’absurde que sa mise en application est quasiment mission impossible. Pour les différents motifs que nous avons déjà évoqués par le passé notamment en matière de sécurité, le groupe Cheminots du SLFP reste toujours opposé à son application.

De plus ces propositions de service minimum vont déboucher sur la création de deux catégories d’agents en matière de droit de grève: ceux qui peuvent faire une action de grève et ceux qui ne pourront exercer ce droit fondamental car contraints d’assurer un service lié à la circulation des trains : pour nous cette situation est inacceptable.

Filoteo Africano
Président Fédéral

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