(27/04/15) - Lors de la manifestation réussie à la Place de la Monnaie à Bruxelles, notre organisation a protesté contre les économies pratiquées par les différents gouvernements dans le secteur public et contre les réformes des pensions. Nous estimons qu’il est maintenant temps de donner sérieusement et honnêtement une chance à la concertation sociale.
Nous attendons des autorités politiques qu’elles ne tiennent pas cette concertation pour nos beaux yeux, mais qu’elles fassent preuve de la volonté nécessaire pour aboutir à des résultats dans un climat de confiance réciproque. C’est pourquoi nous n’avons pas adhéré au préavis de grève générale dans le secteur public. Ce qui ne signifie évidemment pas que nous ferons obstacle à la volonté de passer à l’action dans certains secteurs. Nous comprenons que le mécontentement de nos affiliés soit très profond. Que nous préférions aujourd’hui donner toutes ses chances à la concertation sociale, ne signifie pas que nous approuvons sans plus les mesures d’économies des gouvernements.
Nous combattons encore toujours ces mesures, mais nous optons pour une approche différente de celle des collègues qui partent en grève. Nous attendons maintenant du gouvernement des démarches très concrètes en vue d’aboutir à un accord intersectoriel au sein des services publics. De plus, nous voulons que soient sauvegardés les droits à la pension et que soient maintenues les possibilités d’interruption de carrière. Nous exigeons que le dossier des pensions ne soit pas fractionné, mais qu’il soit traité en un bloc.
Nos citoyens ont droit à un service: donnez-nous les moyens de le fournir !
Nous sommes parfaitement conscients de la rigueur de cette attitude. Mais les défis à relever sont très importants. Car, de quoi s’agit-il au fond: il y va des droits démocratiques de chaque citoyen. Une société n’est véritablement démocratique que si elle offre un bon service à ses citoyens. Un service à visage humain agissant de manière forte et efficace. Les services publics aujourd’hui tellement critiqués et selon l’autorité politique tellement coûteux, donnent cependant aux citoyens la possibilité d’accéder au service auquel ils ont droit. Les pompiers, les enseignants, les policiers, les militaires, le personnel soignant, les conducteurs de bus ou de trains: ils sont tous au service de la population, et ils en sont fiers. Mais on les presse comme des citrons. Notre fierté nous aide toutefois à assurer un véritable service aux citoyens. On nous retire nos moyens, mais on ne pourra jamais nous enlever notre dignité de fonctionnaires.
Les gouvernements veulent réaliser des économies essentiellement sur le dos des fonctionnaires. En rétrécissant systématiquement les budgets, demain plus aucun service public ne sera encore possible. Il nous devient en effet difficile d‘accomplir nos missions. Dans la mesure où on imposera des économies dans la fonction publique, on la démantèlera. Il n’y a plus d’argent pour la Justice, nos justiciables sont livrés à eux-mêmes. Aucun recrutement et toujours plus de dossiers à traiter. Chez bpost, il y a trop de facteurs: on va en renvoyer 350. Les Finances souffrent d’un manque de personnel avec pour conséquence qu’il est impossible de lutter contre la fraude fiscale ou sociale. La compression du personnel des Finances signifie une compression des revenus de l’Etat.
Nos citoyens ont droit à un service: donnez-nous les moyens de le fournir!
François Fernandez-Corrales
Président Général