Cafouillage dans le landerneau syndical : ce qu’en pense le SLFP Cheminots

<i>Le Président Philippe Delhalle</i>
Le Président Philippe Delhalle

Plusieurs organisations syndicales ont déposé, ces derniers jours, un préavis de grève, pour une ou plusieurs dates. Le SLFP ne participe pas à cette agitation. Pas par principe, ou par plaisir d’aller à contre-courant, mais uniquement parce que cela ne résoudra rien.

Deux dossiers sont en cause et sous-tendent les actions de certaines organisations syndicales : la réforme des Pensions et celle du métier de conducteur de train. Tout le monde a bien compris qu’il y a des divergences d’opinion entre les partis politiques sur la réforme des Pensions, et en particulier les métiers à prendre en compte au titre de la pénibilité.

Toutefois, un accord était intervenu au Comité A des Pensions avec 2 organisations syndicales, à savoir le SLFP et la CSC. Le Conseil des Ministres du 25 mai dernier a pris acte de cet accord qui ne concernait que les services publics. Une fois que la négociation aura eu lieu sur le secteur privé, le Conseil des Ministres prendra position sur l’ensemble de la réforme des Pensions.

Par conséquent, une action de grève actuellement à propos de la réforme des Pensions n’a aucune chance d’aboutir à un quelconque résultat positif. Les grèves menées pour mettre la pression, comme ils disent, sur l’employeur ou le gouvernement, sont contre-productives. Est-il nécessaire de rappeler à cet égard, les 10 jours de grève de mai 2016  en pure perte pour l’ensemble des cheminots ?
Le dossier des Pensions concerne l’ensemble du personnel et il est bien trop emblématique du combat syndical que nous menons sur le fond que pour hypothéquer, par une action de grève inappropriée, nos chances de « sortir par le haut ».

Le SLFP à la table des négociations dans la problématique des conducteurs

La direction SNCB-Transport a pris conscience, en 2017, qu’un nombre important de conducteurs de train avaient quitté la SNCB, n’écoutant que le chant des sirènes des sociétés privées. Afin d’éviter que cette tendance ne se transforme en hémorragie, la direction B-TR décidait donc de plancher sur un projet de revalorisation de la « filière conduite ». Les 3 organisations représentatives - et rien qu’elles -  ont été invitées pour la première fois le 2 février, à prendre connaissance de ce projet.

Cette présentation s’est étalée pendant 9 semaines (chaque vendredi matin). Avant la fin de cette présentation, le SLFP avait déjà pointé le fait que les conducteurs en milieu ou en fin de carrière étaient largement oubliés dans ce projet de revalorisation.
Ensuite, les 3 organisations ont consulté leur base pour prendre en compte les commentaires et les revendications. Pour ce qui concerne le SLFP, nous avons organisé cette consultation à partir du 27 mars. Nous avons présenté le projet « dans son jus » sans tenter d’orienter nos conducteurs vers la critique ou le négativisme. Et jusqu’au matin du 6 juin, nous avons eu assez peu de réactions négatives de nos conducteurs, en surplus des objections que nous avions déjà formulées dès le départ à la direction.

Sur le terrain, des campagnes de désinformation ont été menées. En particulier sur l’effort de productivité demandé par la direction aux conducteurs, en arguant notamment qu’ils perdraient leurs 13 CCP, ce qui est totalement faux !!. Les organisations syndicales n’ayant pas participé aux négociations ne pouvaient, qu’être mal informées, et par conséquent, diffuser à dessein ou pas … de fausses informations.
Quelle est la réalité ? La SNCB injecte 13 millions € dans ce projet en plus du budget actuel. Cela représente une augmentation moyenne par conducteur de 360 € bruts par mois (6 à 10% de leur salaire). En contrepartie, la SNCB demande une augmentation de la productivité de maximum 2%.

Cette augmentation n’aura aucun impact sur le nombre de jours de congé, de crédit ou de CCP (excepté en cas d’alternement pendant une longue période de congé) mais portera uniquement sur la suppression de 3 jours non-productifs en moyenne par an (appelés en jargon « alternements »).

Nous avons donc, en sous-Commission paritaire du 6 juin, donné un avis favorable sur le projet. La décision définitive n’est pas encore prise. Elle devrait l’être lors de la Commission Paritaire Nationale du 11 juillet.

Le SLFP Cheminots entend aussi prendre ses responsabilités à l’égard d’autres catégories professionnelles, qui ont aussi, et c’est bien légitime, leurs propres revendications, pour lesquelles il faudra trouver aussi un espace de négociation. Trop facile et irresponsable,  nous semble-t-il de faire du jusqu’auboutisme sur chaque dossier et d’obtenir quand-même une fin de non-recevoir de la part de l’employeur.

Du côté des autres organisations, le SACT a fini par retirer son préavis de grève. Les 2 autres organisations agréées, argumentant sur de fausses informations, ont été déboutées par HR Rail.

Philippe Delhalle
Président Fédéral

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